par Ceki Gülcü, le 31 août 2024
mise à jour le 9 septembre 2024
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Mise à jour: Suite à plusieurs remarques, le taux de rémunération du capital a été ramené à 2% au lieu de 3% auparavant. Le texte a été modifié en conséquence.
Voici un calculateur de rentes LPP permettant de calculer les avoirs LPP avant et après la réforme. Le calculateur prend le cas d'un salarié né en 2000 avec un salaire brut de CHF 48'000.
Ce calculateur ne tient pas compte de la progression salariale pendant la carrière professionnelle.
Le calculateur montre que hors intérêts sur le capital, les avoirs LPP du salarié passent de 115'384 CHF avant la réforme à 182'016 après la réforme. Notons que la moité de ces montants, soit CHF 55'687 avant la réforme et CHF 88'320 après la réforme sont été apportés par le salarié, l'autre moitié étant la part de l’employeur.
En supposant des intérêts de 2%, ses avoirs passent de CHF 166'048 CHF à 271'201 CHF après la réforme. On peut en conclure que les intérêts sur le capital ont une influence clé sur les avoirs LPP au moment de la retraite. Notons que le passage de quatre classes d'age à deux classes prétérite légèrement, soit de 5%, les avoirs LPP. Par ailleurs, le passage à deux classes d'age tend à réduire les discriminations éventuelles à l'encontre des travailleurs de 55 ans et plus.
Malgré ce que les opposants de la reforme affirment, en tenant compte des apports de l'employeur, et des intérêts sur le capital, la réforme est d'autant plus favorable que salaire est modeste. Il est vrai que les salariés cotisent plus avec la réfornme, mais malgré ce que les déctracteurs de la réforme prétendent, les salarié retirent beacoup plus au moment de la retraite. Pour s'en convaincre, vous pouvez faire le calcul par vous même dans le simulateur mentionné plus haut.
La reforme est accompagné d'une baisse du taux de conversion de 6.8% actuellement à 6%. Pour rappel, le taux de conversion est le coefficient appliqué à l'avoir LPP (une seule fois à 65 ans) pour calculer la rente annuelle du retraité. Ce changement n'affecte en rien les retraités qui optent pour toucher leur capital LPP au lieu d'une rente. Malgré cette baisse du taux de conversion, notre jeune salarié, s'il opte pour la rente au moment de sa retraire, pourrait compter sur une rente annuelle de CHF 20'203 après la reforme au lieu de CHF 13'767 avant la réforme. Cela s'explique par la forte progression de ses avoirs LPP suite à la reforme.
Cette progression est le fruit de l'augmentation des apports cumulés des trois "cotisants", soit le salarié, l'employeur et les intérêts sur le capital versés sur le compte LPP du salarié pendant les annéées d'activité professionnelle.
Au vu de ce qui précède, l'idée de la baisse de rentes avancée par les opposants à la reforme est clairement inexacte. Les rentes ainsi que le capital vieillesse des salariés vont largement augmenter mais aux prix de cotisations supplémentaires par les trois participants. Les opposants à la réforme font remarquer que les caisses de pension surtout celles gérées par les assureurs ne se privent pas de se rémunérer grassement au passage.
Même si l'on peut leur concéder cet argument, ce n'est pas le sujet de la réforme. Cela dit, une surveillance accrue des caisses de pension serait plutôt la bienvenue.
En résumé, la réforme LPP corrige une injustice criante du système actuel qui tend à exclure les bas salaires. Par conséquent, il faut voter OUI à la réforme pour le bien de la population dans son ensemble.
Est-ce que les caisses de pension font preuve de gourmandise en réduisant le taux de conversion à 6.0% au lieu de 6.8% actuellement?
La feuille de calcul dans l'onglet Compte LPP pendant la retraite tente de répondre à cette question.
En admettant que l'espérance de vie d'un suisse (homme ou femme) de 65 ans aujourd'hui est de 86 ans, et en admettant un taux de rémunération du capital de 3%, alors le compte LPP d'un retraité ou retraitée devient déficitaire à 83 ans, tandis que avec un taux de conversion de 6%, le compte devient déficitaire à 87 ans.
Si en plus l'on devait ternir compte de la rente pour veuf/veuve, force est de constater que le taux de conversion de 6.0% reste relativement généreux et le taux de 6.8% semble intenable économiquement.
Donc, le passage à un taux de conversion de 6.0% semble se justifier par l'espérance de vie des suisses et suissesses.
A mon avis, pour des raisons arithmétiques incountournables, il faudra s'attendre à d'autres baisses du taux de conversion, que la réforme passe ou non.